Séjour Egypte 2023
Avec une croisière sur le Nil
L'Égypte est l'un des pays au monde, si ce n'est le pays au monde dont l'histoire est la plus connue, en grande partie grâce à l'intérêt que lui a accordé le monde scientifique pour diverses raisons (véritable intérêt scientifique, recherche de gloire, enrichissement personnel, raisons politiques…), surtout à partir du 18ème siècle avec la campagne napoléonienne d’Égypte qui a vu naître l’Égyptologie. On s'y intéresse de ce point de vue là encore de nos jours. Presque tout son territoire a été exploré. Les fouilles archéologiques n’ont épargné aucun monument, du nord au sud et sur les 2 rives du Nil, aucune pyramide existante ou nouvellement découverte n’a été épargnée. Toutes ont fait l’objet de recherches archéologiques et historiques et ont contribué à faire connaitre la grande et longue civilisation égyptienne qui a duré plus de 4000 ans avant JC.
Tous les peuples ont obligatoirement un passé, un vécu, une histoire. Il y a ceux qui l’ont volontairement écrite par eux-mêmes car ils avaient les moyens de le faire, déjà parce qu'ils maitrisaient l’écriture, c’est le cas des grandes civilisations, mais aussi parce qu’ils avaient de bonnes raisons de le faire, pour le prestige et pour marquer leur pouvoir, peut être aussi leur domination. Pour d’autres peuples, leur histoire fût rapportée, mais jamais comme ils l’auraient fait eux-mêmes, c’est le cas de peuples qui étaient moins unifiés, moins organisés, moins outillés, généralement dominés par d’autres civilisations qui se sont chargées de cette écriture, à tort ou à raison, on a appelé cela de la Proto histoire. Ce n’est pas le cas de l’Égypte !
C'est aussi en grande partie grâce à la tradition qu’ont eu les pharaons successifs d’écrire leur noms et leur généalogie ainsi que les évènements qui ont marqués leurs vécus (guerres et agressions étrangères, victoires remportées sur l’ennemi, évènements religieux…) sur les parois de leurs monuments sous forme de cartouches en hiéroglyphes qui tapissent les murs de ces monuments, certainement pour inscrire leurs gloires pour la postérité. Leurs scribes ont également été très actifs. L’une de leurs tâches quotidiennes consistaient à consigner toutes sortes d’informations sur du papyrus dont plusieurs se sont bien conservés à nos jours. Les nombreux objets appartenant aux pharaons retrouvés dans leurs chambres funéraires ont aussi parlé et contribué à raconter leurs histoires.
Plusieurs dynasties durant l’antiquité issues des différentes conquêtes de l’Égypte y ont régné sans modifier son système politique ni sa culture pharaonique. C’est ainsi que le pays a vu monter sur son trône des pharaons Nubiens, Perses, Berbères... La fin de la partie antique s’achève avec le règne des Grecs, la dynastie ptolémaïque qui a mis sur le trône d’Égypte plusieurs pharaons depuis Alexandre le Grand et qui se termina avec Cléopâtre VII, dernière souveraine d’Égypte. Elle régna néanmoins un certain temps sous la protection de Rome en s’associant à César, puis à son premier général Marc Antoine après l’assassinat de son chef. Marc Antoine rentra ensuite en dissidence contre Rome qui est alors sous l’autorité d’Octave, neveu de César, qui leurs fera la guerre jusqu’à ce qu’ils n’aient plus une autre solution que le suicide, le privant ainsi de la gloire que se donnaient d’habitude les conquérants romains en exhibant leurs vaincus comme des trophées de guerre devant le peuple de Rome
L’Égypte passa ensuite totalement sous l’autorité de l’empire romain d’occident, puis, une fois que celui-ci périclita au 5ème siècle, ça sera sous l’autorité de leurs cousins byzantins, l’Empire romain d’Orient jusqu’à l’arrivée de l’Islam vers 640.
Le Moyen âge n’est pas du reste, il apporta également son lot de témoignages historiques avec le foisonnement culturel et architectural qu’ont laissé de nombreuses dynasties, chrétiennes puis musulmanes par la suite, qui se succédèrent chacune avec son expression religieuse et culturelle différente. Après la période byzantine arriva la période musulmane. La conquête eue lieu durant le califat de Omar ibn al Khattab. En 640, c’est son général ‘Amr ibn al ‘As à la tête des armées musulmanes (Arabes et Perses car la Mésopotamie fût conquise par les arabes avant l’Égypte) qui prit le pays aux byzantins dont la capitale était Alexandrie depuis l’antiquité et fonda la ville de Fustat.
C’est ainsi, chaque nouveau conquérant doit fonder sa propre capitale pour marquer l’évènement et se démarquer de l'ancien pouvoir. Le pays voit se succéder en l’espace d’un siècle après le califat de Omar et de Ali ibn Abi Taleb 2 dynasties califales, les Omeyyades et les Abbassides. Puis arrivèrent au 10ème siècle les chiites Fatimides de l’Afrique du Nord, suivis par les Ayyoubides… et ainsi de suite jusqu’à la période Mamelouks qui se termina avec la campagne d’Égypte de Napoléon Bonaparte vers la fin du 18ème siècle. Il débarqua avec son armée, mais aussi avec son lot d’ingénieurs, d’architectes, d’archéologues, bref, avec des scientifiques et des artistes de toutes sortes. Politiquement et militairement, l'expédition virera au fiasco mais scientifiquement elle fût une réussite, elle contribuera à redonner vie à quarante siècles de l’histoire du pays.
C’est une monarchie qui s’installe en Égypte après le départ des Français. Elle sera dominée à son tour par les Ottomans jusqu’à l’arrivée des Anglais à leur tour, après la chute de l’Empire ottoman à la fin de la 1ère guerre mondiale. Le roi Farouk sera le dernier monarque d’Égypte. Jamal abd Nasser à la tête d’un groupe d’officiers et à la faveur du nouveau mouvement panarabisme très répondu à l’époque fera chuter la monarchie pour la remplacer par la République arabe d’Égypte qui le restera à nos jours.
Le séjour commença par le Caire où nous passons 3 jours. Nous visitons ou revisitons (car c’est le deuxième voyage en Égypte, voir séjour Égypte 2020) la Capitale avec ses incontournables monuments historiques, religieux et culturels. Nous y faisons une belle balade au fameux parc al Azhar qui domine la ville. Inutile de vous parler des Souks, surtout celui de Khan al Khalil situé en plein milieu du quartier historique et islamique du Caire délimité au sud par les mosquées Al-Azhar et Al-Hussein et au nord par la mosquée Al-Hakim.
Le Caire est une grande mégapole de 21 millions d’habitants en 2023 (en comptant son agglomération) est chargée d’une histoire dont témoignent ses innombrables monuments religieux, civils et militaires de différentes époques, pratiquement tous encore debout. La période antique, avec la ville de Gizeh, ses pyramides et son fameux Sphinx, en passant par le long Moyen-Âge depuis l’époque byzantine (le Caire n’est pas à proprement dit la capitale byzantine qui était Alexandrie mais la ville en possède les traces) jusqu’à l’avènement de l’Islam, tout y est représenté. Le quartier copte qui se trouve dans la vieille ville Fustat fondée dès le début de l’arrivée des musulmans renferme différents monuments qui témoignent de la période préislamique, notamment la période byzantine. Toutes les religions antérieurs à l’Islam y sont représentées par leurs édifices religieux et qui se sont maintenues à nos jours. S’y trouve également la première mosquée fondée en Égypte par le général ‘Amr ibn al ‘As qui porte encore son nom à nos jours.
Durant le moyen âge, période qui a été marquée pratiquement tout le temps par l'Islam, voit se succéder plusieurs dynasties aux tendances religieuses musulmanes différentes qui sont représentées chacune par ses propres monuments et ses propres mosquées aux architectures différentes.
Il y a la vieille Citadelle construite sur l’unique éperon rocheux qui domine la ville du Caire par Salah Eddine al Ayyoubi (Saladin) dès 1169 alors qu’il était nommé Vizir de la ville par le calife fatimide al Adid. L’idée d’une telle construction est bien entendu une raison défensive, mais elle sert également à unifier les deux villes, Fustat et le Caire fondée au 10èmesiècle par les Fatimides. Il l’a renforcera lorsqu’il deviendra l’unique Sultan de l’Égypte à la chute des Fatimides.
D’autres monument s’y rajouteront plus tard durant la période mamelouk ainsi qu’à l’époque ottomane comme la mosquée Mohamed Ali (dit Mehmet Ali). L’espace de pouvoir dans la citadelle a été utilisé par tous les occupants à différentes périodes, chacun y apportant sa propre touche de modification, particulièrement durant la période ottomane
Accompagnés au Caire par notre guide Germine, nous faisons donc la tournée des principaux quartiers et monuments avec chacun son lot d’informations et anecdotes historiques durant les 4 jours que nous passions au Caire. Puis vint le jour du départ pour la croisière. Nous nous envolons donc de l’aéroport du Caire vers la ville d’Assouan au sud où nous attendait notre nouveau guide local, le jeune Imad. Dans la région d’Assouan nous visitions le fameux barrage Nasser puis nous nous rendons dans la ville. Elle est traversée par le Nil où sont alignés sur au moins 1 km ou un peu plus tous les embarcadères appartenant à des sociétés fluviales diverses, destinés au tourisme fluvial. C’est donc là, à l’un de ces embarcadères que nous embarquons pour la croisière. Le départ n’eut lieu que le lendemain soir. Cela nous a permis durant toute la journée du lendemain de visiter la ville d’Assouan, à pied ou en calèche. C’est une très belle ville avec sa longue promenade le long du Nil et son grand Souk. Les gens y sont très aimables et accueillants.
Le bateau sur lequel nous nous embarquons est immense et se compose de plusieurs étages : les chambres sont belles et situées dans les étages supérieurs, la salle du grand restaurant est en sous-sol et le rez-de-chaussée est réservé à l’accueil, au bar et aux différents salons. Mon étage préféré était la terrasse avec des transats partout et une piscine au centre. C’est de ce niveau qu’on pouvait apprécier la beauté du fleuve et ses rivages. Après le 1er déjeuner du lendemain sur le bateau, j’ai passé une bonne partie de l’après midi sur la terrasse. Mes compagnons de voyages étaient dispersés ça et là, les un sur le bateau, les autres encore en ville, le départ étant prévu qu’en fin de journée. Certaines personnes du groupe ont opté pour une balade très matinale le lendemain en Montgolfière où elles ont survolé les pyramides au crépuscule. Elles en revinrent toute bouleversées d’avoir vécues un moment exceptionnel. Vers la fin de l’après-midi, je rejoignis ma chambre pour faire un petit somme. Au réveil et à ma grande surprise, le bateau avait pris le large, je jetais un coup d’œil par le hublot et je constatais que nous étions en route.
Un véritable ballet de bateaux de tourisme semblables au nôtre se croisaient sans cesse, circulant dans les 2 sens du Nil. Les uns entamant leur excursion, les autres remontant vers Louxor où elle la finissait. A chacune des étapes de notre excursion, à Kom Ombo, à Edfou, à Louxor… nous descendions du bateau pour visiter les monuments qui sont toujours situés à proximité du fleuve. Certains sont visités de nuit, d’autres de jour.
Un incroyable spectacle de vente de souvenirs en felouques s’offre à nous. Une halte momentanée du bateau sur le fleuve voit surgir de toutes parts une multitude de felouques-boutique proposant en contre bas leurs produits aux voyageurs alignés sur le bord de la terrasse. Les échanges des produits contre monnaie se faisaient à coups de lancées dans les 2 sens, mais les lancées des marchands étaient incroyablement précis. Les produits uniquement en tissu de type foulard ou nappe… enveloppés dans des sac en plastique atterrissaient toujours entre les mains des potentiels acheteurs perchés pourtant à une hauteur d’au moins 15 mètres. Incroyable précision nécessitant également une certaine énergie qu’ont développées ces marchands fluviaux dont la subsistance semble dépendre de ce genre de commerce.
Et notre circuit dans tout ça ! Je devrai dire notre croisière sur le Nil tellement ce séjour en fut dominé.
Inoubliable croisière ! Le coucher de soleil sur le Nil est magnifique lorsqu’il domine son rivage côté Ouest et l’enveloppe de sa couleur rougeâtre vive, un véritable embrasement qui masque de sa grande clarté le vert dominant le jour des pâturages et des palmiers sur les bords des nombreuses oasis se trouvant sur le long du fleuve. Il prolonge ce reflet étincelant qui brille de mille feux et scintille de mille étoiles qu’il étale sur la surface de l’eau. Ce reflet nous parvient jusqu’à se projeter sur le flanc du bateau. Un spectacle féerique qui n’a pas échappé aux regards sensibles des grands artistes classiques et contemporains qu’ils ont trouvé digne d’être immortalisé tant de fois sur leur toiles de maîtres ou dans leurs écrits
C’est à Louxor que se termina notre croisière et c’est de là que nous reprenions l’avion pour rentrer directement sur Paris
Un voyage et une croisière inoubliable. S’il y a une image forte qui domine pour décrire ce voyage, c’est ce coucher de soleil sur le Nil, ce long fleuve mythique et multi millénaire sans lequel la vie n’aurait pas pu se développer dans une terre aussi aride que celle de l’Égypte, particulièrement au sud. Son impact sur les autochtones est tellement fort, d’un point de vue économique, politique et surtout culturel que l’on a toujours vantés ses mérites et chantés ses louanges :
Le fleuve éternel – Chanson du grand Mohamed Abdel Wahab
Un voyageur qui a accru son imagination... et sa magie, son parfum et ses ombres
Assoiffé avec la coupe vide dans les mains... et d'amour, d'art et de beauté
Les nuits étaient sombres sur ses terres... et les montagnes leur ont gâché la vie
Il cherchait toujours des maisons... et demandait nuit et jour
Et les gens qui l'aimaient étaient ivres... ils erraient sur le rivage spacieux
Oh, ton terrible secret... et ton étrange vague perdue
Oh Nil, toi le magicien de l'invisible
Ô donneur d'éternité... Ô pourvoyeur d'amour et de chants
Donne-moi de l'eau et laisse-moi... J'errerai comme un oiseau au paradis
J'aimerais être une vague pour pouvoir parler... Jusqu'à tes nuits, qu'est-ce qui m'a rendu triste
Et je sers les vents en tant que voisin... et j'apporte de la lumière aux perplexes
Ma passion était comme moi et je volais... les vents des ténèbres étaient mon médecin
Oh, ton terrible secret... et ton étrange vague perdue
Oh Nil, toi le magicien de l'invisible
J'ai entendu sur ta belle plage... ce que le vent disait aux palmiers
Que l'oiseau nage ou chante... et explique l'amour au chameau
Et les branches de cette mère de filles... buvaient du nectar de l'après-midi
Sarah est pleine de nostalgie... ou est-ce la joie des vierges ?
Tu cours et ta passion court comme le feu... J'ai emporté ma part de sa magie
Oh, ton terrible secret... et ton étrange vague perdue
Oh Nil, toi le magicien de l'invisible
(Traduction Google…Littérale parfois, mais assez bonne dans l’ensemble)
https://lyricstranslate.com/fr/النهر-الخالد-eternal-river.htm
النهر الخالد
مسافر زاده الخيال ... والسحر والعطر والظلال
ظمآن والكأس في يديه ... والحب والفن والجمال
شابت على أرضه الليالي ... وضيعت عمرها الجبال
ولم يزل ينشد الديارا ... ويسأل الليل والنهارا
والناس في حبه سكارى ... هاموا على شطه الرحيب
آهٍ علي سرك الرهيب ... وموجك التائه الغريب
يا نيل يا ساحر الغيوب
يا واهب الخلد للزمان ... يا ساقي الحب والأغاني
هات اسقني ودعني ... أهيم كالطير في الجنان
يا ليتني موجة فأحكي ... إلى لياليك ما شجاني
وأغتدي للرياح جارا ... وأسكب النور للحيارى
فإن كواني الهوى وطارا ... كانت رياح الدجى طبيبي
آهٍ على سرك الرهيب ... وموجك التائه الغريب
يا نيل يا ساحر الغيوب
سمعت في شطك الجميل ... ما قالت الريح للنخيل
يسبح الطير أم يغني ... ويشرح الحب للخميل
وأغصنٌ تلك أم صبايا ... شربن من خمرة الأصيل
وزورق بالحنين سارا ... أم هذه فرحة العذارى
تجري وتجري هواك نارا ... حملتُ من سحرها نصيبي
آهٍ علي سرك الرهيب ... وموجك التائه الغريب
يا نيل يا ساحر ال