Circuit Maroc 2016

19/07/2020

En préambule : Le projet "Histoire du Grand Maghreb"

Notre circuit de 9 jours au Maroc fût le premier voyage entrepris parmi ceux prévus dans le cadre du projet « Histoire du Grand Maghreb ».

Ce projet porté par le pôle culturel de l'ECMO (Espace Culturel Musulman d'Orly) au sein de la mosquée d'Orly dont je fus l'un des initiateurs avait pour but de sensibiliser les jeunes (et les moins jeunes) à l'histoire du Maghreb, un passé commun à bien des égards à leurs pays d'origine que la plupart d'entre eux méconnaissent.

Autour de ce projet s'articulaient plusieurs actions. Parmi les plus importantes, les ateliers histoire tenus régulièrement pendant 2 ans par un petit groupe de passionnés. La tâche consistait à mener un ambitieux travail de recherche en histoire à travers différents supports d'information (livres, documentaires, conférences..) allant de l'antiquité à l'époque contemporaine (très ambitieux même). Une tâche qui s'est avérée bien ardue par la suite pour se limiter à la fin du moyen-âge. C'est plutôt pas mal pour des historiens en herbe (rire). Nous gardons l'espoir tout de même que la relève qui suivra saura mener à termes ce travail nécessaire, aussi bien sur le plan historique que géographique du Maghreb, Incha'Allah !

Le but de ces recherches était donc la nécessité d'aboutir à un certain niveau de connaissance sur l'histoire de nos origines, le Maghreb. C'était notre ambition et notre motivation principale, un besoin de le faire pour nous même, puis de partager le fruit de notre travail avec le plus grand nombre.

Deux initiatives en direction du public furent organisées dans ce sens sur 2 années de suite au centre culturel de la ville d'Orly ainsi qu'à la bibliothèque de notre association. A travers leurs contenus, les différents moyens et supports d'information utilisés (expositions, conférences, projections de documentaires..) invitaient à jeter un regard sur le passé.

Grâce à un bon travail de communication mené par l'équipe et avec la collaboration des services de la municipalité, nous avions pu avoir beaucoup de monde aux 2 évènements. L'objectif était surtout d'essayer de provoquer une prise de conscience, d'interpeller les personnes présentes sur l'importance d'une relecture de l'histoire, et ceci pour différences raisons.

Parmi ces raisons, des réponses qui pourraient être apportées à des questions ou des interrogations posées par des individus, liées à des problèmes identitaires, source de perturbation (situation vécue souvent par certains jeunes) - L'aide que pourrait apporter cette connaissance du passé dans la compréhension d'un contexte présent compliqué, deux périodes incontestablement liées et conditionnées l'une par l'autre.

Trois voyages culturels au Maghreb (Maroc, Tunisie, Algérie) ont ponctuée cette période de recherche. Ils ont apporté beaucoup de plaisir mais également leur lots d'information sur cette quête de l'histoire. Le voyage au Maroc dont il va être question dans cet article en était le premier.

Notre plus grande satisfaction est que le plus jeune des membres de ces ateliers histoire ait fini par choisir, dans le cadre de sa scolarité, de poursuivre ses études dans cette voie. Tout a commencé avec lui par un voyage en Andalousie au mois d'août 2017 que j'avais organisé pour l'association et auquel ils avaient participé lui et sa maman. Qu'elle ne fût pas ma surprise et ma joie de le voir ingurgiter sans modération toutes les informations données sur l'histoire d'al Andalus lors de ce voyage. Passionnément, il voulait tout savoir. Après plusieurs échanges avec lui, je compris son goût et sa passion pour l'histoire. Je lui proposais donc naturellement de participer à ces ateliers dès la rentrée prochaine. Il accepta sans hésitation, malgré la distance qui sépare son lieu de domicile habituel de notre association, il habite à Nancy. Un dispositif de Visioconférence fût mis en place spécialement pour lui afin de lui permettre et de l'encourager à participer régulièrement aux ateliers. Sa participation et sa collaboration dans ce travail de préparation des évènements à venir (voir plus haut) nous furent très utiles.

Après la première année de sa participation à ces ateliers et suite à l'obtention du BAC, il décida naturellement de choisir l'histoire comme orientation scolaire. Il poursuit depuis 3 ans dans cette voie.

Bon vent Abel et bonne réussite Incha'Allah !

Le Maroc au printemps 2016 fût donc le 1er pays du Maghreb visité. Le circuit commença à Fès en passant par Meknès, Rabat et se termina à Marrakech, soit les 4 villes historiques dites impériales, plus une étape à Casablanca, la capitale économique du Maroc.

Dix-sept personnes, jeunes et moins jeunes, composaient ce groupe.

Notre arrivée à l'aéroport de Fès le 19 avril 2016 au matin fut attendue par Redouane, notre chauffeur de bus qui allait nous accompagner pendant toute la durée du séjour. Un vrai Marrakchi, c'est en tout cas tel qu'il se définissait lui même avec insistance (rire)

J'avais choisi volontairement pour notre premier hébergement un Ryad au cœur du vieux Fès afin d'être au plus près des monuments et donc de l'histoire, c'est du moins ce que je pensais. Quelle ne fût pas notre mauvaise surprise en découvrant l'état de vétusté du lieu, presque sans aucune commodité d'usages nécessaires au séjour. Bref, je vous passe les détails.. Grâce à Dieu, l'amabilité et la gentillesse des employés chargés de notre accueil nous fait oublier ce contretemps. Je laissais là mon groupe déguster un verre de thé en leur compagnie et je partais sur le champ rechercher un autre hôtel que je réussi à trouver à l'entrée de la vieille ville.

Nous commencions donc dès le lendemain en compagnie de notre guide Nouzha à sillonner les ruelles et à parcourir les monuments de la ville, ou devrais-je dire des villes, Fès al Qadim et Fès al Jadid pour leur dimension historique, ainsi que la visite du nouveau Fès.

Fès, ancienne capitale historique et culturelle du Maroc dont la fondation remonte au VIII siècle par Idriss 2. Ce dernier posa les bases de ce qui allait devenir quelques siècles plus tard avec la dynastie Mérinide la capitale politique du pays.

Fondée donc à l'origine par Idriss 2 sur une rive de l'oued qui sépare la vieille ville, à l'emplacement appelé jusqu'à nos jours place des Andalous, elle voit se développer quelques années plus tard son extension grâce à l'installation d'Idriss II sur l'autre rive appelée al Aliya. La ville évolue à travers les siècles à partir de ce noyau central.

D'un point de vue culturel, Fès rayonna au moyen âge et connaitra selon les périodes et les contextes politiques d'importants échanges culturels, notamment avec al Andalus. La mosquée al Qaraouiyine, construite dit-on par Fatima al Fihriya au 9ème siècle, partie de Kairouan avec sa famille suite à des persécutions par les Aghlabides, est le symbole culturel et religieux le plus significatif et le plus ancien de la ville.

De par sa situation géographique et au croisement de routes importantes, des bords de la méditerranée à l'Afrique Sub-Saharienne en passant par Sijilmassa (disparue au 17ème siècle) et d'Est en Ouest, la ville jouit d'un développement économique important durant tout le moyen âge.

Après la fondation de Marrakech au 11ème siècle par les Almoravides, Fès passa au second plan durant leur règne et durant celui des Almohades qui leurs succédèrent. C'est avec les Mérinides en 1248 qu'elle retrouvera son statut de capitale d'antan.

2 jours plus tard nous nous séparions de notre guide pour Fes et nous nous dirigeons vers Meknès, la 2ème ville impériale du Maroc. Mais préalablement, nous avions fait un arrêt au site romain de Volubilis où nous attendait un nouveau guide de la région avec de précieuses informations sur le site et sur la région.

Volubilis, Walili en berbère (fleur de laurier selon une source) fût la plus importante des villes de la Maurétanie tingitane (ne pas confondre avec la Mauritanie actuelle) qui impliquait tout le nord du Maroc, de Tanger au fleuve Moulouya à la frontière actuelle avec l'Algérie. C'est un lieu qui témoigne de l'influence romaine dans la région et fût le siège de pouvoir des rois berbères romanisés, avant la période tingitane, notamment Juba II puis son fils Ptolémée. La Maurétanie fût séparée plus tard par l'empereur Claude en deux parties, la Maurétanie Tingitane et la Maurétanie Césarienne, après la mort de Ptolémée. C'est le plus grand site romain dans la région comparativement à l'Algérie, la Tunisie ou la Lybie où ils sont plus nombreux et plus significatifs d'une présence et d'une influence romaines plus importantes.

Après Volubilis nous voici repartis vers la ville de Moulay Idris qui se trouve dans la région et où nous étions attendus pour manger chez l'habitant. Après le repas, nous faisons rapidement une visite au mausolée de Moulay Idriss où se trouve le tombeau du fondateur de la dynastie Idrisside et dont la ville porte le nom. Nous repartions par la suite vers Meknès à quelques kilomètres au sud. Nous en visitons la Medina (vieille ville) et les monuments dont la vieille mosquée, la madrasa Bouinania.

Fondée au 11ème siècle par les Almoravides en tant que plateforme militaire, la ville de Meknès fut au 17ème siècle la capitale du pays durant le règne d'Ismaïl ben Chérif de la dynastie alaouite qui y fit édifier plusieurs monuments dont notamment les hautes murailles entourant le cœur de la ville historique.

En fin de cette journée bien chargée, nous voici à nouveau en route, baignés tout au long du trajet dans une ambiance de rire et de blagues locales que nous acène sans modération notre chauffeur sorti soudainement de sa timidité relative des premiers jours (rire)

Nous arrivions enfin à Rabat, 3ème ville impériale et capitale du Maroc actuel que nous atteignions dans le courant de la soirée. Nous y passerons 2 jours également.

Après une bonne nuit de sommeil et un bon petit déjeuner matinal composé de quelques spécialités locales dont le bon m'semen au miel bien chaud et croustillant, nous embarquons dans notre minibus pour rejoindre le lieu de RDV que j'avais fixé préalablement à Fatima, notre guide locale.

Dans un français parfait (mais en arabe aussi), elle nous commentait les uns après les autres les monuments de la ville dont le palais royal que nous visitions en premier, mais bien entendu que de l'extérieur. Par courtoisie, nous faisons une pose photo sur le parvis face à l'entrée du palais royal avec un sympathique groupe de touristes japonaises qui insistaient pour faire une photo avec nos « belles femmes voilées », c'est en tout cas, et à juste titre, tel qu'elles les avaient décrites (voir photo dans la galerie)

La ville de Rabat au bord de l'Atlantique est fondée (dans sa partie historique, la Citadelle) au début du 12ème siècle par les Almoravides pour combattre les Berghouata, une tribu hérétique qui vivait dans la région. Au départ, ce fût une sorte de casernement militaro-religieux fortifié que les Almoravides construisaient à chaque étape importante de leur avancée vers le nord et auxquels ils donnaient le nom de Ribat, d'où sans doute l'origine du nom Rabat (étymologie soutenue par plusieurs historiens). A la moitié du 12ème siècle, elle fût reprise et fortifiée par un de mes héros préférés de l'histoire du Maghreb, Abdel Mou'min, fondateur de la dynastie Almohade, disciple de Ibn Toumert (guide spirituel du mouvement almohade), seul homme à avoir eu la vision de la nécessité d'unifier dans le contexte de l'époque le Maghreb tout entier. Une entreprise gigantesque qui n'a malheureusement pas duré plus d'un siècle. La citadelle servira également de base aux expéditions almohades en Andalus rattaché un peu plus tard au Maghreb.

Par la suite, son petit-fils Abu Youssef Ya'qub al Mansur agrandira la ville, l'entourant notamment de murailles. La citadelle deviendra au 19ème siècle la Kasbah des Oudaya

Une pause salat al joumou'a s'imposait. Nous la faisons à la mosquée Hassan adossée au Mausolée du roi Mohamed V où se trouve le tombeau de ce dernier ainsi que de ses 2 fils, le roi Hassan II et son frère Moulay Abdallah. Un très beau et impressionnant monument tout en marbre et sur plusieurs niveaux, avec une garde royale solennelle disposée à différents endroit du site. Le monument est construit parait-il par un architecte japonais mais décoré par des artistes marocains. Sur la même esplanade que la mosquée Hassan et le Mausolée se trouve la Tour du même nom. C'est le minaret d'une mosquée inachevée qui devait être construite vers la fin du 12ème siècle par le même Youssef Ya'qub al Mansur, petit-fils de Abdel Mou'min. Il voulait faire de Rabat la capitale de l'empire almohade qui s'étendait à son époque de la Tripolitaine à l'Andalus Cependant, les travaux furent abandonnés juste après sa mort en 1199.

On ne peut parler de Rabat sans évoquer la ville de Salé, de l'autre côté de l'embouchure du fleuve Bouregreg qui sépare les deux villes. Salé fût fondée en 1609 par les Morisques suite à leur expulsion d'Espagne. Ce sont eux qui revitalisèrent la ville de Rabat tombée en déchéance depuis que les Mérinides au 13ème siècle lui choisissent Fès comme capitale. Jusqu'au 19ème siècle Rabat est connue sous le nom de Salé-le-Neuf.

En 1912, la ville de Rabat deviendra avec le maréchal Lyautey la capitale du protectorat français au Maroc. Elle le restera en 1956 à l'indépendance du Maroc jusqu'à nos jours.

Après la fin des visites, on s'est offert en début de soirée le plaisir d'une belle balade en bord de mer et un repas avec un bon plateau de poissons frais

Après Rabat nous revoici le lendemain en route pour Casablanca, la plus grande ville et la capitale économique du pays où nous allions passer 1 journée et demie. A l'approche de la ville, nous sommes surpris par un énorme embouteillage. Nous prenions notre mal en patience avant d'atteindre enfin le centre-ville. Pour compenser cette contrainte et pour soigner une grande fringale de route, notre chauffeur Redouane nous dirigea vers un restaurant populaire dans le centre-ville dont il connait bien l'adresse...(rire)

Le quartier où se trouvait notre hôtel dans la partie très commerçante de la ville (commerce de gros principalement) semble être fréquenté par une population très cosmopolite, majoritairement africaine, du moins en apparence, liée à cette activité commerciale. D'après ce que j'ai appris, il s'agit de commerçants d'Afrique subsaharienne mais aussi des autres pays du Maghreb qui viennent régulièrement à Casa pour acheter de la marchandise en gros, surtout du textile pour l'acheminer vers leurs pays - Casablanca étant une plateforme importante du commerce dans le continent africain. Ceci n'est pas sans rappeler ce qu'a été Sijilmassa au moyen-âge, un pôle commercial central important entre l'Afrique noire et l'Afrique du nord. Curieusement, ce commerce entre le nord et le sud se perpétue mais toujours dans cette même région du Maghreb. Est-ce une pure coïncidence ou est-ce que les raisons géographiques et historiques évoquées plus haut y sont pour quelque chose ?

Rien de profondément historique à Casablanca, du moins dans sa conception actuelle, si ce n'est le quartier des Habous, une institution régie par le droit musulman équivalente au Waqf, créée vers 1920 pour gérer les biens immobiliers mis à disposition par des dignitaires locaux pour faire face au flux migratoires venus pour des raisons économiques des 4 coins du pays. Le quartier est animé par un ensemble de magasins où on peut trouver divers articles d'artisanat marocain.

Bien évidemment, la visite de la grande mosquée Hassan II est incontournable. Située au bord de l'Atlantique, elle semble construite sur une plateforme de béton débordant largement sur l'océan. Elle donne l'impression de vouloir prendre la mer.. Son architecture est monumentale, aussi bien à l'intérieur que de l'extérieur avec un énorme et beau minaret qui culmine à 210 m. A son pied on se sent vraiment minuscule.

Casablanca (maison blanche/dar al Baïdha en arabe), anciennement Anfa en berbère (qui veut dire colline) dans sa conception actuelle est la dernière-née des villes marocaines et se veut la plus moderne. Véritable poumon économique du pays, elle est aussi la plus grande mégapole d'Afrique (plus de 4 millions et demi d'habitants). Toujours dans sa conception actuelle, elle est fondée durant le protectorat français par le gouverneur militaire le maréchal Lyautey dont le mandat a duré pratiquement toute la période du protectorat. Après le bombardement d'Anfa par les français en 1907 suite à l'insurrection des tribus berbères locales et leur farouche opposition au protectorat, la ville fût entièrement rasée et reconstruite selon la vision et les projections colonialistes de l'époque.

L'origine historique de Casablanca ou plus exactement d'Anfa demeure incertaine. Plusieurs sources évoquent diverses hypothèses qui font remonter cette origine aussi bien à l'antiquité (Carthaginoise ou Romaine) qu'au moyen âge par les berbères Zénètes.

Après Casablanca, nous reprenions à nouveau la route vers Marrakech, dernière étape de notre circuit au Maroc.

Le même scenario qu'à Fès se reproduit à propos de l'hébergement. Le Ryad qui devait nous recevoir aurait été fermé pour raison sanitaire et on s'est retrouvé dirigés vers un autre établissement, tout aussi insalubre et avec de nouvelles conditions que je ne pouvais accepter. Je laissais le groupe avec le chauffeur et partis à la recherche d'un autre hôtel. Il fallait à nouveau trouver rapidement une autre solution pour permettre au groupe fatigué par le voyage de se poser. Après avoir parcouru quelques établissements dont les conditions étaient aussi inacceptables les unes que les autres, une solution fût enfin trouvée grâce à l'aide imprévue mais non moins bénéfique du président de notre association qui se trouvait au même moment en vacances à Marrakech. Le sachant sur place, je pris contact avec lui car il connait bien la région. Il me proposa (sous condition) de ramener le groupe à l'hôtel où il était descendu avec sa famille, un très bon hôtel 4 étoiles. Après concertation avec le groupe, nous nous dirigions vers cet hôtel où le séjour à Marrakech se déroula dans les meilleures conditions. Merci président !

Le soir même nous investissons la place Jamaa al F'na pour gouter à sa célèbre ambiance. Incroyable lieux avec toute sorte d'animations folkloriques, ses charmeurs de serpents, ses restaurants modulables et mobiles sous chapiteaux, ses vendeurs de boissons rafraichissantes aux carrioles joliment décorées et multicolores, les traditionnels vendeurs d'eau en outre (mazouad) que l'on retrouve d'ailleurs dans d'autres villes du Maroc. Une ambiance de fête foraine à la sauce marrakchi quoi ! Le plus extraordinaire, c'est que le lendemain, rien, walou.. la place est déserte et propre, impossible à un nouvel arrivant non averti de croire que la veille la fête bâtait son plein à cet endroit.

Le lendemain, nous sommes rejoints par si Mohamed, notre guide pour une journée de visites. L'homme de la soixantaine, très cultivé et bilingue se présente à nous dans une tenue locale, djellaba impeccable et chaussures à lacets bien cirées assorties à la couleur de la djellaba, le parfait dandy local. Nous parcourons donc avec lui les monuments historiques de la ville dont la Koutoubiya, le palais Bahia, les remparts de Marrakech..

les autres lieux populaires mondialement connus de la ville comme la place Jamaa al F'na, le souk, etc. sont plus des lieux d'attraction et populaires que nous pouvions visiter par nous-même et préférions privilégier en la compagnie du guide les visites des monuments historiques. En une journée et sans perte de temps, nous en avions parcourus l'essentiel.

Marrakech (réellement Mourrakouch), la capitale du sud marocain, surnommée la ville rouge à cause de la couleur de ses bâtiments est fondée en 1071 par Youssef ibn Tachfin, chef des Almoravides (al Mourabitoune) et fondateur de la dynastie du même nom. C'est un mouvement militaro religieux né au sein de la tribu Lemtouna, appartenant à la grande confédération berbère Sanhadja, dans l'Adrar (montagne en berbère) de ce qui correspond à la Mauritanie actuelle. Son chef spirituel était Abdallah ibn Yassin, mort avant la véritable expansion du mouvement en combattant les hérétiques Berghouata du bord de l'océan. Le mouvement de tendance malékite prônait un retour à un islam rigoriste et voulait lutter contre le paganisme qui perdurait au Maghreb depuis l'antiquité. En presque 1 siècle le mouvement s'est répondu des bords du fleuve Sénégal au centre de l'Afrique du nord, et en Occident jusqu'aux frontières de la Castille dans la péninsule ibérique.

Marrakech, après avoir été la capitale des Almoravides le restera durant 1 siècle encore celle des Almohades qui leurs succédèrent. Après ces derniers, les Mérinides lui préférèrent la ville de Fès.

Toutes les sources s'accordent pour dire que l'origine du mot Maroc est le mot Mourrakouch. C'est donc le nom de la vieille ville qui aurait dérivé pour devenir celui de Maroc actuel. La période du protectorat n y est peut être pas étrangère à ce choix..

Je ne peux pas boucler ce paragraphe sur Marrakech sans parler de cette belle journée dans la vallée de l'Ourika. Au printemps c'est magnifique ! La nature se déploie dans tous ses éclats. La rivière qui traverse la vallée coule d'une eau limpide, fraîche est abondante. Nous n'avons pas omis de lui faire honneur et d'y tromper nos pieds, pantalons relevés jusqu'aux genoux. L'accueil chez l'habitant dans une maison traditionnelle était la cerise sur le gâteau. Nous y avons pris le thé et gouté le pain et le miel naturel, pain cuit devant nous dans le four traditionnel en terre cuite. Que du bonheur !

C'est ainsi que s'achève cet inoubliable séjour au Maroc, qui allait ouvrir obligatoirement d'autres épisodes de voyages dans ce projet « Histoire du Grand Maghreb »

Article édité le 1/10/2020 - Ecrit par Djebbouri Lahouari

Voyage au Maroc : Un circuit impérial

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